
Le prédateur de l’Est
juin 13, 2025
Sandre dynamique
Texte et photographies de Marco Altamura
Le filage, après presque soixante ans d'expérience dans ce domaine, m'étonne toujours !
Chaque année, je consacre le mois de juin à la recherche du sandre par la technique du jigging dans les eaux de nos chers lacs préalpins ; eh bien, cette année, je l'ai attrapé par une technique inhabituelle, inhabituelle pour le poisson en question. Je m'explique : dans la quasi-totalité des cas, ce prédateur originaire des pays de l'Est exerce son activité prédatrice à proximité immédiate des fonds marins, au contact de leurs aspérités.
L'action de pêche consiste donc à jongler avec nos silicones en les déplaçant lentement à travers toutes les structures (naturelles ou non) qui composent le substrat benthique. Le mouvement de haut en bas des shad déclenche l'agressivité du percidé qui attaque sans hésiter. Pourtant, au début de l'été 2025, pratiquant le jigging classique comme le veut la technique, je n'ai eu aucun succès, tant et si bien que j'ai pensé qu'il n'y avait pas de prédateurs dans le secteur. Par hasard, et je tiens à souligner cet adverbe, lors d'une récupération rapide d'aloses dans un endroit jugé peu propice, j'ai senti dans la canne une morsure décisive qui m'a fait penser à un brochet ou à un silure.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'à l'autre bout de la ligne se trouvait un magnifique sandre qui avait attaqué le leurre en mouvement ! Du hasard à l'habitude, il n'y a qu'un pas et je n'ai donc pas hésité à récupérer délibérément mes leurres assez rapidement, enchaînant les prises dont la plus significative fut un sandre de 3,280 kg dont les photos sont jointes à ce rapport.


Dans un monde en constante évolution, même les poissons changent de traits de caractère, et le talent des lanceurs de sorts est de s'adapter rapidement à ces nouvelles situations.
Quelques pierres angulaires subsistent pour ce type de spinning : une canne de 2,40 mètres sur laquelle est monté un moulinet de taille 4000 chargé d'un excellent fil super tressé de 0,15 mm d'épaisseur en jaune fluo, leAsso 8XPE Perfect Storm et le terminal fluor Asso Premium 0,30 mm d'épaisseur.
Le premier garantit une excellente résistance à l'abrasion, une caractéristique très importante dans cette discipline où l'artificiel parcourt tous les méandres du fond marin, ainsi que la possibilité de suivre les trajectoires de l'artificiel même dans l'obscurité totale grâce à sa coloration spéciale ; le second, en plus de son invisibilité absolue dans l'eau, est apprécié pour sa résistance aux nœuds humides en cas de combats avec de gros poissons.
Les matériaux se sont toujours révélés à la hauteur de la tâche, même dans des conditions particulièrement difficiles.